Colloque 2016 : Architecture : Identité / Transculturalité
Ce colloque prend en charge une problématique spécifique à la création
architecturale. Aujourd’hui, et de tous les temps, l’espace architectural a été le
médiateur de nombreux facteurs matériels et immatériels, sociologiques et culturels
faisant de lui un lieu indiciel.
Il se veut l’indice d’une manifestation spatio-temporelle de la pensée humaine et de sa mise en forme à travers les différentes sociétés et les différents moments de notre histoire. Dans ce sens, la création architecturale se définit comme la concrétisation d’un processus permettant à la fois le marquage, l’affirmation et l’identification d’une société donnée, d’une communauté donnée.
Et en même temps, elle désigne les différents croisements, rencontres, adoptions et adaptations qui ont permis les mutations et transformations des sociétés à travers les temps, au gré de conquêtes, échanges et « contaminations ». Si le terme « trans » signifie en latin « de l’autre côté », il est souvent utilisé comme forme courte pour transgenre ou éventuellement « transidentitaire ».
Il prend place dans notre champ problématique pour évoquer la transculturalité, cette manière d’envisager les liens et croisement entre différentes cultures où le « Trans » se transcrit en transformation, en transfert et en déplacement. Le transculturel, a pris forme dans les écrits de l’anthropologue et ethnologue cubain Fernando Ortiz Fernandez. Il désignait alors les contacts entre plusieurs cultures et faisait écho à l’interculturel ou le multiculturel. Mais, si ces deux notions décrivent des phénomènes issus du contact entre plusieurs modèles culturels « autonomes », le « transculturel se veut relatif aux identités plurielles, autrement dit, il s’opposerait au concept de « l’autonomie ».
La transculturalité caractérise notre société actuelle, dans laquelle les formes culturelles contribuent à promouvoir les contacts et les mélanges entre les cultures. Il en résulte une diversité culturelle au sein d’une même communauté. Cette société transculturelle décrite par Wolfgang Welsch en 1997 porte en elle à la fois les marques de ses origines et les indices et stigmates de ses mutations. Architectes, designers, anthropologues, sociologues croiseront leurs regards pour réfléchir le mode par lequel l’architecture et les architectures peuvent véhiculer les indices d’une forme identitaire et réfléchissent en même temps les traces des différentes altérités à l’origine de leur transculturalité. A cet effet, nous proposons trois axes de réflexion.
Le premier axe portera sur les lectures historiques, sociologiques et anthropologiques qui permettraient d’apporter un éclairage théorique relatif à cette question de l’identité et des différentes altérités qui peuvent l’affecter. Le deuxième axe prendrait en charge la matérialité de l’enveloppe architecturale et la manière dont elle porte en elle les indices des nombreuses altérités qui l’ont marquée, modelée et identifiée.
En Tunisie et à travers le monde, les formes architecturales véhiculent différents degrés de métissage et d’hybridation. Ces croisements feront l’objet d’une analyse et d’une interprétation globale et spécifique qui soit esthétique formelle. Par le biais du troisième axe de recherche, nous interrogerons l’espace architectural. A travers les différentes fonctions que peut occuper l’édifice, son aménagement, ses ambiances, son ornementation et sa manière d’être occupé, vécu et habité désignent tout autant les formes d’une transculturalité.
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